Le Privy Council sauve Pravind Jugnauth
Written by admin on October 17, 2023
Le Privy Council sauve Pravind Jugnauth
Le Privy Council a maintenu lundi le verdict en appel de la Cour suprême dans l’affaire de la pétition électorale qui contestait les résultats du scrutin de novembre 2009, plus particulièrement de la circonscription du premier ministre et de ses deux colistiers, pour cause de pot-de vin et promesses électorales. Le journal Le Défi de mardi détaille les onze raisons qui ont motivé la décision des juges londoniens. « On a encore du temps avant d’arriver à la fin de notre mandat », a clamé le premier ministre, cité par le quotidien. Il n’a pas tort. La décision du Privy Council ne modifie rien. Pravind Jugnauth détient la majorité pour aller jusqu’au bout de son mandat qui expire à la fin de l’année prochaine. Dans un tour de table, Le Défi donne la parole au leader du Parti travailliste. Qui dit respecter le jugement du Privy Council tout en affirmant qu’il ne change pas l’opinion des professionnels qui ont étudié le déroulement de la campagne de 2019, c’est-à-dire comment le comptage s’est fait. Dans tous les cas, le premier ministre conserve ses fonctions tout comme ses colistiers Leela Devi Dookun et surtout Yogida Sawmynaden sur qui pèse un acte d’accusation de faux et usage de faux.
Verdict du Privy Council : impact nul
Quelle incidence sur l’échiquier politique ? Le Défi pose cette question importante. « Le fait d’être définitivement libéré du poids d’une affaire de corruption électorale permet au chef du gouvernement de terminer son mandat sereinement, mais les effets ne sont qu’éphémères, répond Jocelyn Chan Low, historien et observateur politique. Ça va requinquer Pravind Jugnauth pour quelque temps. » Selon lui, le verdict aura aussi un impact négatif sur l’opposition qui a fait des élections truquées depuis 2019 le point central de son discours. « La corruption, le népotisme, le copinage et la gestion du pays, c’est dessus que les électeurs jugent un gouvernement », renchérit pour sa part Alain Laridon, ancien député et observateur politique. Enfin, Abdallah Goolamallee, lecturer et observateur politique estime que ce verdict vient booster le moral du Premier ministre en tant que personne, leader du MSM et Premier ministre.
Les pèlerins bloqués en Israël rentrent
S’il y a une bonne nouvelle marquante ces derniers jours, c’est bien le retour des pèlerins mauriciens qui étaient bloqués en Israël à cause des violences qui secouent ce pays depuis une semaine. L’hebdomadaire Week-End de dimanche n’a donc pas fait la fine bouche et a célébré les retrouvailles par un reportage réalisé samedi à leur arrivée à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam. « Nous sommes très fatigués, mais soulagés de rentrer au pays », dit d’emblée Judith Calambi. Elle faisait partie des 36 pèlerins qui étaient bloqués à Bethléem depuis dimanche dernier. « Le trajet n’a pas été facile, mais nous sommes là avec la famille, et c’est tout qui compte », s’est réjoui Bernadette Sew qui était aussi de la partie avec son époux Harold. Il ajoute : « Avant d’aller au pèlerinage, tous nos proches et amis nous avaient demandé de prier pour eux. Finalement, pendant ces derniers jours, ce sont eux qui ont prié pour nous et nous avons senti tout l’amour qu’ils nous envoyaient. Nous leur en sommes éternellement reconnaissants. » Un deuxième groupe de pèlerins devait rentrer au pays lundi soir.
Dev Virahsawmy sur son lit de mort
Les médecins viennent de le confirmer, Dev Virahsawmy est atteint d’un cancer et selon sa famille citée dans Week-End, il se trouve en phase terminale. Personnalité politique qui a marqué l’histoire du pays et sur qui les feux de l’actualité ont braqué plus d’une fois entend parler une nouvelle, une dernière fois. Les sujets ne manquent pas : sa vie, son enfance, son éducation, sa carrière politique et des vœux. Né en 1942 et atteint trois ans plus tard par la paralysie infantile, il grandira avec son handicap et la méchanceté d’une société qui ne lui montre pas de compassion. Il confie que même ses parents, des croyants hindous, croyaient que c’était leur enfant qui payait pour leurs péchés, avaient honte de lui et qu’il devait cacher son infirmité.
Soit. Ayant grandi dans une famille de la petite bourgeoisie indo-mauricienne, Dev Virahsawmy réussira ses études universitaires à Édimbourg avant de rentrer au pays et épouser la profession d’enseignant de littérature anglaise. Et dans le sillage, commencer une carrière politique. Il est l’un des fondateurs du Mouvement Militant Mauricien, avec Paul Bérenger. Il entre dans l’histoire en 1970 en se faisant élire dans une élection partielle dans un bastion travailliste. Cette histoire-là retiendra aussi son divorce avec le MMM. Il changera de camp politique à plusieurs reprises et sera conseiller dans plusieurs gouvernements.
Il fut surtout l’une des promoteurs et défenseurs de la langue créole en donnant naissance à une riche littérature en cette langue. Sur son lit de mort, si on peut le dire ainsi, Dev Virahsawmy a tenu à revoir Paul Bérenger, son ami, puis son adversaire politique parmi les plus acharnés.
Cry Palestine
Répondre à la terreur avec encore plus de terreur. C’est la stratégie adoptée par le gouvernement israélien depuis les attaques sanglantes menées par la branche armée du Hamas dans l’État hébreu il y a dix jours. Se justifiant sur les atrocités subies par sa population – officiellement 1400 morts et une centaine d’otages ramenés à Gaza, l’armée israélienne a affirmé qu’aucune trêve n’était en cours pour permettre un couloir humanitaire dans le territoire meurtri. Reprenant une dépêche, Le Défi de mardi rappelle que plus d’un million de Palestiniens désespérés ont cherché refuge dans le Sud. Pour l’Organisation mondiale de la Santé, une vraie catastrophe s’y profile. « Il reste 24 heures d’eau, d’électricité et de carburant. Si l’aide n’y entre pas, les médecins n’auront qu’à préparer les certificats de décès », a déclaré à l’AFP Ahmed Al-Mandhari, directeur de l’OMS pour la Méditerranée orientale basé au Caire.