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Emballement électoral avec un Pravind Jugnauth omniprésent et omnipotent

Written by on December 1, 2023

Emballement électoral avec un Pravind Jugnauth omniprésent et omnipotent

Le mandat de l’actuel gouvernement expire à la fin de l’année prochaine. Au pis-aller, il peut tirer encore six mois en 2025. Soit. Dans sa dernière édition, Week-End s’emballe aussi et note les prémisses d’une campagne électorale qui est déjà ouverte. Du côté de la majorité, c’est l’effervescence. Le mot d’ordre au Sun Trust est de focaliser toute l’attention sur la personne du premier ministre Pravind Jugnauth comme si ses ministres, députés, nominés politiques et agents étaient plutôt des points faibles. Ses lieutenants ne comptent pas. En attendant que le calendrier électoral se précise, le premier ministre qui brigue un troisième mandat entend donc occuper tout l’espace entre les fonctions officielles (inaugurations et coupures de rubans, prises de parole dans des conférences) et ses sorties politiques, notamment lors des manifestations religieuses et sociales. Son onmiprésence et son onmipotence doivent se faire sentir partout avec au moins trois apparitions publiques par jour. La MBC est appelée à jouer un rôle actif en la matière.

Parlement : les questions « plantées » de la majorité

Pour la majorité gouvernementale, tous les moyens sont bons pour empêcher l’opposition parlementaire de jouer son rôle constitutionnel. Celui qui est de question le gouvernement sur les divers sujets d’intérêt général. Il n’en manque évidemment pas. La ruse utilisée est que les députés MSM déposent des questions en grand nombre qui se trouvent régulièrement en premières positions du Question Time. Dès lors et à chaque séance, le Premier ministre ou l’un de ses ministres s’engagent à donner des réponses dans les monologues longues et pénibles et épuisent le temps dévolu, aux questions parlementaires déposées par l’autre côté de la chambre, comme l’écrit 5-Plus de samedi. Dans la même démarche d’étouffer la voix de l’opposition, le Speaker de l’Assemblée qui règne en goal-keeper du pouvoir ne laisse aucune chance à ses questions supplémentaires.

Carte SIM : Big Brother is watching you

La démarche gouvernementale qui exige le réenregistrement des cartes SIM ne fait pas l’unanimité. Elle fait surtout poser beaucoup des questions sur ses vraies intentions. L’avocat Teeluckdharry a déjà déposé une motion auprès de la Cour suprême contestant la légalité et la légitimité de cette mesure. Pour Arvin Boolell, chef de file des Travaillistes au Parlement, il s’agit d’une « intrusion dans la vie privée pour museler l’opposition ». Selon Le Défi Plus de samedi, le député rouge donne raison aux experts qui s’expriment contre l’initiative gouvernementale. « Aucun pays qui se respecte ne s’adonne à une telle pratique. Tout cela démontre que Big Brother is watching you et qu’il faut impérativement se plier à ses exigences ».

Anse-la-Raie : le gouvernement recule

Le projet de construire un complexe hôtelier à Anse-la Raie a fait couler beaucoup d’encre et nous en avons-nous-mêmes fait écho à plusieurs reprises. La contestation s’est amplifiée au fil des jours, ce qui a donné du fil à retordre au gouvernement. Politiquement aussi, le sujet est devenu sensible d’autant plus que le projet se trouve dans une circonscription rurale où les deux élus de la majorité gouvernementale peinent à se faire entendre et cette controverse ne pouvait que les rendre encore plus impopulaires. Ne voulant prendre aucun risque électoral à l’approche des législatives, le gouvernement a battu en retraite. Il a incombé à Avinash Gopee, le promoteur proche du régime à annoncer le forfait samedi. Selon L’Express de lundi, Vashish Bijloll, un travailleur social de Goodlands et l’initiateur du mouvement « Pas touche nous Anse-la-Raie » se veut désormais le gardien de toutes les zones sensibles dans l’île, menacées par des projets immobiliers. L’avocat Richard Rault qui a prêté main forte à la contestation, « on ne peut pas se permettre que ce patrimoine naturel échappe au domaine public d’autant plus qu’il ne nous reste que 14% de notre littoral comme plages ». Le Mauricien de mardi ouvre ses colonnes à de nombreuses lettres de lecteurs. Une unanimité se dessine autour de la nécessité de résister à chaque tentation du gouvernement lors celui-ci semble vouloir brader les terres d’État à ses proches.